Château Chalon 1979 Jean Bury en quatre services
Château Chalon 1979, Jean Bury à Château Chalon
L'avantage d'un vin jaune c'est qu'on peut l'ouvrir, en boire un verre et laisser tranquillement la bouteille dans un coin jusqu'à la prochaine envie ou la prochaine occasion, sans devoir se soucier d'une éventuelle oxydation, y'a pas le feu au clavelin ! Ce Château Chalon a été consommé sur quasiment deux semaines.
Ouverture de la bouteille le 23 février, le clavelin est en bon état, avec un très bon niveau, une cire parfaite et un beau bouchon. Le premier nez est un vrai plaisir, sur la noix sèche, un côté cognac, une touche de céleri. La bouche est encore vive, avec un volume moyen mais un bel équilibre, l'acidité encore tranchante est présente du début à la finale. Un vin jaune encore jeune, qui se boit bien dès l'ouverture.
Le vin est simplement conservé dans le clavelin, et j'y reviens deux jours plus tard. Belle robe profonde, un nez complexe, assez strict, mais sympathique, sur la noix sèche, on y décèle de la croute de comté, une touche de gentiane, et une fugace note soufrée assez étrange. Acidité en attaque, mais sans excès, un volume en demi-corps, ça finit assez long, dans un registre qui reste austère, bien équilibré, dominé par la noix avec une pointe d'amertume. Belle longueur et sapidité. Il est meilleur en fin de bouche qu'en début, un Château Chalon pour manger.
Troisième round le 2 mars, toujours la noix sèche au nez, une pointe de céleri, pas d'épices opulentes, c'est assez austère et sec, nez bien ouvert cependant, intéressant avec ce côté céleri, presque fenouil mais toujours cette note soufrée, limite hydrogène sulfuré, qui bien que discrète, vient troubler le tableau. En bouche, l'acidité s'est tempérée, toujours la noix sèche, légèrement alcooleux en finale. Beau mariage sur un comté de 16 mois de chez Arnaud bien gras, qui amplifie un peu l'amertume en finale, mais sans dégâts sur l'ensemble.
Le fond de bouteille est bu le 6 mars, on retrouve au nez la noix sèche, la pointe de céleri qui vire de plus en plus au fenouil, une note très légère de vernis, un nez toujours plutôt strict, mais ouvert et assez complexe, qui annonce désormais clairement qu'on est devant un vin jaune qui n'est plus tout jeune. L'impression de soufre n'est plus du tout perceptible. La bouche reste vive, mais nette, elle manque toutefois un peu de volume et de rondeur. Un comté 8 mois l'améliore, mais c'est une nouvelle fois sur le 16 mois de chez Arnaud qu'on prends le plus de plaisir, vin jaune et fromage s'épousent à merveille sur des notes miellées.
En conclusion, un Château Chalon de qualité, très à son avantage avec un bon comté pas trop salé, le vin est resté relativement fidèle à lui même tout au long de ces douze jours... Une interrogation subsiste sur cette mystérieuse note soufrée apparue puis disparue.