Grands Vergers 2005, Michel Gahier: joliment troussé...

Arbois Trousseau Grands Vergers 2005, Michel Gahier, Montigny les Arsures

Michel Gahier, c'est le genre de gars qui préfère s'occuper de ses vignes et de ses vins plutôt que de ramener sa fraise sur le web ou ailleurs pour se faire de la pub... D'ailleurs de la pub, je ne pense pas qu'il en ait besoin... Ca se sait de plus en plus qu'en sonnant à sa porte, tout près de l'église à Montigny, y'a moyen de dégotter des vins de plaisir à des prix raisonnables...
Montigny,  terre à trousseau, que dis-je, capitale mondiale du trousseau.. Et chez Michel Gahier, y 'en a du trousseau, et du bon... La cuvée de base, et les Grands Vergers, issus d'une parcelle de vieilles vignes près du viaduc (*) (celui qu'on voit sur les étiquettes)...

Je fais un peu de rangement dans ma cave et tombe sur mes Grands Vergers 2005... Difficile de résister à la tentation de goûter au dernier en date des grands millésimes jurassiens... La météo a été du côté des vignerons, printemps et été propices, et belle arrière-saison... La bouteille a passé le cap de sa prime jeunesse, or Michel Gahier fait souvent des trousseau qui sont bons tout jeunes, sur le fruit, mais qui ensuite ont tendance à se refermer pour se révéler à nouveau après quelques années de garde... Où peut-il bien en être ce 2005?  Plutôt en pleine forme, le bougre! La robe et le nez font  encore jeunes, un nez en fraîcheur, avec une pointe d'acidité volatile, pas suffisamment pour qu'elle soit désagréable, et des arômes de cerise et d'épices... Cerise et épices qu'on retrouve au palais, l'attaque a du peps, derrière le vin est bien équilibré, avec des petits tannins fins, le petit côté acidulé qui va bien et une rondeur finale qui donne presque l'impression d'avoir un chouia de sucre... Une petite chose toute en finesse me direz vous, mais en même temps c'est un trousseau avec du corps, des épaules, et un bel avenir devant lui... On sent que le raisin a été cueilli bien mûr, juste quand il fallait... Une manière de résoudre la quadrature du cercle: déjà bon aujourd'hui, avec encore beaucoup de fruit, à garder sans problème, et rendez vous dans dix ans pour d'autres sensations...

(*): voir le commentaire d'Olif ci dessous

Comments

[Crazy Yellow]

Véro, le problème avec ces Grands Vergers c'est qu'ils sont durs à garder. On les sirote volontiers dans leur jeunesse, sur le fruit, et puis on les oublie un peu parce qu'ils se referment, (comme tu dis, c'est le cas en ce moment du 2007 que j'ai goûté chez Michel en mars), on les regoûte pour voir après un ou deux ans, et paf! On retombe sous le charme... Comme pour ce 2005 qui a passé sa phase de verrouillage. Résultat: on en rouvre volontiers, et après pour les garder 10 ans, faut être sacrément motivé... Du coup, des anciens millésimes, j'en ai plus des masses. Depuis l'article ci-dessus, j'en ai déjà rouvert un autre, de ce 2005. A ce rythme là, ils vont pas long feu non plus... Et pourtant, ce serait passionnant de se faire une verticale de Grands Vergers de ces dix dernières années par exemple... On s'téléphone et on se fait une déguste?

[véronique]

Salut grand voyageur!
J'ai goûté tout ce que tu décris il y a 10 jours chez Michel: les Grands Vergers 2007, plutôt réduit au nez, des tannins hérissés et une fin de bouche peu causante. Vinrent ensuite les Grands Vergers 2000, nez très frais sur la cerise, bouche fraîche et fruitée elle aussi mais sous-tendue par des notes évoluant vers l'humus et le champignon, poivre et épices en fin de bouche avec un quelque chose de cacaoté. Tout ça soutenu par des tannins élégants et une belle acidité… un vin à la fois dense et digeste, jamais lourd bien que profond. Nous avons terminé ce tour des Grands Vergers par le 2009 qui n'est pas encore en bouteilles. Et c'est tout comme tu dis, Tof! Croquant, charmant, soluble, frais, un vrai pousse-au-crime!
À mon goût, les dix ans de cave se justifient bien sur les Grands Vergers… faut juste investir dans un cadenas dont on jettera la clé au fond du puits. Du puits de Pompéï?

[Tophe]

Audrey, je pense que je n'aurai pas la force de résister à la tentation d'en dégoupiller l'une ou l'autre avant la date fatidique!
Olif, merci pour l'info... Du coup je pense déjà avoir foulé le sol de cette vigne par un froid matin de mars, alors que Michel Gahier était en train de la tailler! Mais je n'avais pas compris que c'était les Grands Vergers...

[olif]

Les Grands vergers ne se trouvent pas vers le viaduc, contrairement à ce que je pensais moi aussi au départ, mais derrière la maison de Michel. Le coteau, en pente douce, descend jusque jusqu'à la route qui relie Montigny à l'ex-N83.

[audrey]

10ans!!!!!!!ahhhhhhhhhhh ça va être dur d'attendre autant!!à bientôt!